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L E V I L L A G E E T L A M A R C H E S A I N T R O C H " Situé au cœur de l'Entre-Sambre-et-Meuse, enclavé dans le triangle Gerpinnes-Walcourt-Florennes, le village de CHASTRES se devait de posséder sa Marche Militaire et Folklorique " 1. Situation géographique Le village de Chastrès se situe à 20 km au sud de CHARLEROI, à 15 km de GERPINNES et à 15 km de FLORENNES. Il jouxte la ville de WALCOURT, à laquelle il a été rattaché à la fusion des communes en 1977. Accroché à flanc de colline, le village domine ses plaines cultivées s'étalant jusqu'aux bourgs voisins de Pry, Thy-le-Château, Gourdinne et Laneffe. A ses pieds, serpente la route menant aux barrages de l'Eau d'Heure, site touristique très apprécié pour ses plans d'eau. On y accède aisément:
2. Un peu d'histoire Les terres de Chastrès étaient déjà habitées à l'époque romaine. Siège de la villa gallo-romaine du Gau et d'une industrie sidérurgique, la plaine était traversée par la route romaine menant de Bavai à Trêves. Là s'élevaient, il y a dix-huit siècles, des maisons en torchis habitées par des colons se livrant au travail du fer. Des fouilles menées en 1899, au lieu-dit "pucenevau", permirent de mettre à jour les soubassements d'un établissement de bains publics, solidement construits, sans luxe mais appropriés à l'usage d'une population ouvrière. Après avoir appartenu à Lobbes, Chastrès fut intégré à la Seigneurie de Thy-le-Château vers la fin du 12ème siècle et ne cessa de lui appartenir jusqu'à l'Ancien Régime. Terre namuroise, l'Abbaye de Florennes et le Chapitre de Liège s'y partageaient pourtant la dîme. Le village fut à ce point dévasté pendant les guerres de l'Entre-Sambre-et-Meuse au 17ème siècle, qu'il n'y avait plus qu'un seul habitant en 1656. Au 18ème siècle, on note la présence d'une tannerie et d'une manufacture travaillant la laine qui occupait quelque deux cents fileuses. Sous le Régime Français (1794 - 1814), la municipalité de Chastrès fait partie du Département de Sambre-et-Meuse (Namur) et dépend du canton de Walcourt. Après avoir quelque peu boudé le Régime, les Chastrésiens s'y rallient après le coup d'Etat de Bonaparte et l'on voit Benoît Thibaut, maire du village, prêter serment à l'Empire le 27 Prairial an XII (16 juin 1804). (Sources: Office du Tourisme de Walcourt) Cercle d'Histoire de l'Entité) 3. Le village aujourd'hui A vocation essentiellement agricole, il comptait au 1er janvier 2000 une population de quelque 729 Chastrésiens, y compris le quartier du Pumont géographiquement rattaché à Walcourt. Si autrefois on pouvait trouver de nombreuses petites exploitations agricoles, l'évolution économique aidant, on ne dénombre plus aujourd'hui que 5 exploitations de moyenne importance. La sidérurgie a eu, jadis, un impact important sur la région par la présence des "Laminoirs St Eloi" de Thy-le-Château, gros pourvoyeur de main-d'œuvre jusqu'à leur fermeture en avril 1987. Aujourd'hui, le travail se cherche plus loin, à Charleroi, à Namur … ou à Bruxelles, même si un parc industriel s'est développé en bordure de la route des Barrages. Le village n'en demeure pas moins attrayant avec son relief accidenté, ses rues sinueuses et ses vieilles maisons en pierres calcaires. Son église (Figure 1) qui le domine, dotée depuis peu d'un carillon, est dédiée à Saint Martin. De style roman mais remaniée du 16ème au 19ème siècle, elle présente une tour romane à plan carré et flèche octogonale. Le centre du village se caractérise par la présence d'un "bac à eau" où le bétail venait s'abreuver autrefois, sa petite place et l'imposant bâtiment scolaire, la "Maison Communale" jusqu'à la fusion des communes. Se dirigeant vers le haut du village, on découvre une grotte, dédiée à Notre Dame de Lourdes, ceinturée d'un magnifique cadre de verdure. Plus haut encore, au milieu des terres cultivées, le chemin vous conduit jusqu'à la "Chapelle aux Splingues". Datée de 1859, aux décors intérieurs néoclassiques, elle est dédiée à Notre Dame des Affligés. On raconte que les jeunes filles qui y déposaient leurs épingles (d'où le nom) étaient mariées dans l'année. A voir à l'arrière, la croix d'occis de 1761. Les deux tilleuls à petites feuilles qui l'encadrent (circonférence de + de 3 m) sont déjà repris aux cartes Ferraris de 1775 et sont classés parmi les arbres remarquables de Belgique. Point culminant de toute la région, ce point de vue vous laisse apercevoir la tour panoramique du barrage de la Plate Taille et le cocher bulbeux de la Basilique de Walcourt. Une chapelle dédiée à St Donat existait autrefois en bordure de la route des Barrages mais elle fut malheureusement démolie pour faire place à l'infrastructure routière. On ne compte qu'une seule potale, située au coin des rue du Four et rue du Vertia, dédiée à Notre Dame de la Salette. On trouve encore d'anciennes fontaines au centre du village et à la rue du Wayaux. Les anciennes pompes à eau publiques ont malheureusement toutes disparu. La vie associative et culturelle y est très intense avec son Club de Tennis de Table, sa brocante annuelle (chaque 1er samedi de juillet), son Théâtre du Tabouret (théâtre de marionnettes) et … sa Marche Militaire et Folklorique en l'honneur de Saint Roch. 4. Les origines de la Marche Les archives nous manquent mais il est certain qu'une Marche Militaire a existé autrefois dans le village. Les journaux de l'époque en font foi. A quand remonte l'origine de notre Marche, nous ne pouvons le dire. Roger Golard cite dans ses "Chroniques des Marches Passées", à propos de la participation de compagnies étrangères à la Trinité: […]et enfin, en 1869, grâce à leurs drapeaux, nous connaissons la présence de contingents originaires de Daussois, Clermont, Fraire, Chastrès, toutes communes voisines de Walcourt. Et toujours du même ouvrage, à propos de la réaction du clergé face aux dérives et aux excès, le chroniqueur de l'époque, Maurice des Ombiaux, note dans "La Gazette de Charleroi" du jeudi 20 août 1908: Va-t-on supprimer les Marches? […] et les Marcheurs auraient continué leurs petites ballades annuelles, obligatoirement terminées par des stations prolongées dans toutes les chapelles - c'est-à-dire les cabarets - si le clergé n'avait commencé par trouver que cela devenait grotesque, maintenant qu'un tas de mécréants l'escortaient; et que la cavalcade n'avait plus l'excuse d'être une manifestation de foi. Il paraît, en effet, que l'évêque de Namur (Mgr Heylen) a exprimé le désir de voir supprimer les Marches. Et c'est ainsi que, dimanche dernier, le curé de Chastrès a organisé la procession dans la matinée, pour esquiver celle de l'après-midi. Les Marcheurs n'en ont pas moins organisé le cortège annuel, sans le clergé. Il y avait, derrière les Compagnies, tout un groupe de dévotes qui priaient à haute voix. Ces braves femmes, atteintes dans leurs coutumes "religieuses" avaient trouvé cette manière de protestation. Depuis, tout le village est monté contre son pasteur. […] (Source: Chroniques des Marches Passées - Tome I - Roger Golard). Les dernières traces connues font état de notre Marche en 1912. Sa disparition serait due à la rivalité de deux adjudants et les périodes troublées des deux guerres n'étaient certainement pas propices à un renouveau. Comme on peut le voir, déjà par le passé, les excès et les dérives ont souvent menacé l'existence même de nos Marches. Notre drapeau actuel, quant à lui, fut retrouvé dans les caves de l'ancienne Maison Communale. Daté de 1863, il était à double face à l'époque; d'un côté Saint Martin, patron de la paroisse et de l'autre, Saint Roch. On entreprit de le dissocier, ce qui ne fut pas sans risque. C'est sous ces deux bannières que nous marchons aujourd'hui. Preuve s'il en est encore besoin de l'existence autrefois d'une marche, une ancienne canne de Tambour-Major fut également retrouvée dans ces mêmes caves. Elle est conservée précieusement, telle une relique. C'est en 1974 qu'un groupe de bénévoles, avec à leur tête Yvon Verbaert et Nestor Dupont, décidaient de remettre sur pied la Marche en l'honneur de Saint Roch, après un silence de quelque soixante années. Le 23 mai 1974, jour de l'Ascension, on organisa le baptême de la Marche, ultime répétition avant le grand jour (Figure 2). Et le 15 août 1974, ce fut la "Première". Mais pourquoi donc en l'honneur de Saint Roch? La paroisse a toujours voué un culte particulier au guérisseur des pestiférés. Déjà bien avant que l'on ne reforme la Marche, une procession en l'honneur de Saint Roch avait lieu chaque année le 15 août. Une Confrérie de Saint Roch existait d'ailleurs à Chastrès au 17ème siècle. Un document des archives de la Fabrique d'Eglise en atteste. Il y est stipulé que l'Evêque de Namur, Englebert des Bois, accorda des indulgences plénières aux membres de la dite Confrérie en l'an 1632 et confirmé par le Pape Urbain VIII le 11 juillet 1633. D'autre part, la paroisse s'est vue confiée un fragment d'os du Saint et c'est cette relique qui est présentée en offrande le 15 août. Et puis les anciens se souvenaient qu'autrefois on avait "marché" pour Saint Roch. Né en 1295 et décédé en 1327, originaire de Montpellier, Saint Roch voit son culte rattaché aux épidémies de peste du Moyen Age. Au cours d'un pèlerinage à Rome, il se dépensa sans compter pour soigner des pestiférés. Contaminé à son tour, la légende veut qu'il fût guéri par un ange et soigné par un chien. A son retour, il fut rejeté par les habitants de sa ville natale qui ne le reconnaissaient pas. Son culte se répandit avec les ravages de la peste qui décima, estime-t-on, le tiers de la population d'Europe Occidentale au XIV ème siècle. Des Confréries de Saint Roch se créèrent en de nombreuses régions. Ses statues sont encore nombreuses dans les églises de nos campagnes. Il est fêté le 16 août et invoqué pour les maladies contagieuses. Depuis 1974, notre Marche n'a fait que s'accroître et s'embellir. Elle est affiliée, depuis ses débuts, à l'Association des Marches Folkloriques de l'Entre-Sambre-et-Meuse (http://www.multimania.com/amfesm). 5. L'organisation de la Marche 5.1 Composition: La procession en l'honneur de Saint Roch se déroule à date fixe, le 15 août de chaque année. Forte de quelque 150 hommes, la compagnie des soldats qui l'escortent s'articule comme suit:
Des pelotons de Compagnies étrangères peuvent être incorporés à la Compagnie soit par tradition, soir pour rehausser certains événements marquants. A noter que depuis 2004, le peloton des Gendarmes du 1er Empire évolue en compagnie séparée, précédant la compagnie du 2ème Empire, selon le même itinéraire et même horaire. Deux sorties du Corps d'Office sont organisées préalablement à la procession: le troisième samedi du mois de juin et le 14 août, veille de la procession. 5.2 Horaire:
Si la procession exige, tout au long de la journée, respect et discipline, malgré les nombreuses petites gouttes distillées avec soin par nos cantinières, la soirée donne l'occasion à tout un chacun de se retrouver entre amis et de se défouler parfois jusqu'à une heure bien avancée. Comme on peut le voir, nos processions sont un mélange de religieux et de folklore, mais .... ce sont les Marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse. La journée du 16 août, après une messe en mémoire des marcheurs décédés, est essentiellement consacrée aux salves dans les différents quartiers et aux Officiers. Une retraite aux flambeaux, à laquelle tous sont conviés, clôture les festivités. Mais une organisation comme celle-ci ne ferait que long feu sans l'assistance précieuse de nos épouses, que ce soit pour la préparation des repas ou pour recoudre un dernier bouton, et sans tous ces bénévoles qui œuvrent dans l'ombre. Qu'ils en soient remerciés. Ajoutons encore que notre Marche a obtenu le trophée de l'Association des Marches Folkloriques de l'Entre-Sambre-et-Meuse en 1994. 6. Nos activités Outre la Marche elle-même, le comité organise diverses activités parallèles comme un repas annuel, la distribution des traditionnels cougnols aux 3X20 du village avec le Père Noël accompagnés de quelques musiciens et une vente de sapins de Noël. Depuis la Noël 1999, associé aux autres comités du village, le comité de la Marche s'est investi dans la décoration et le placement de guirlandes lumineuse dans nos rues. La première édition s'est clôturée, avec succès, par une promenade inaugurale aux flambeaux, fifres et tambours ... un 18 décembre! Ajoutons à cela quelques déplacements à BLOIS (Franceà en juillet 1978, à MARPENT (France) en juin 1989, à NAMUR devant le Roi Baudouin en avril 1991, à VANNES (France) en juillet 1995 et les nombreuses délégations dans les Marches de la région. 7. Les membres du comité Au 01 janvier 2006, le comité de la Marche Saint Roch se compose comme suit: BERNARD Denis Président HAUTENNE Léopold Vice-Président GOFFIOUL Gérard Secrétaire/Trésorier JOUNIAUX Jean-Pol Membre JOUNIAUX Jean-Benoît Membre VANDEBROEK Virginie Membre CAFONNETTE Michel Membre DEVAUX Bruno Membre Si d'aventure votre chemin vous chemin vous conduisait jusqu'à nous et si l'envie vous prenait de faire plus ample connaissance avec notre folklore, sachez que vous serez toujours les bienvenus.
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